Un bon gros coup de gueule aujourd'hui contre la politique de notre pays en matière de sécurité routière a.k.a. la répression contre les excès de vitesse. Et je ne suis pas le seul en ce moment. Sérieusement, ça se limite à ça notre politique de sécurité ? J'en ai bien l'impression. Sous couvert de faire baisser le nombre de tués sur les routes, les radars automatiques ont poussés comme de la mauvaise herbe et nos ministres de l'intérieur successifs se gaussent d'une baisse continue du nombre de morts sur les routes grâce aux radars (évidemment).

Et si nous prenions un peu de recul ?

Cet article devrait vous donner un peu de matière. Pour les flemmards, en gros, la baisse du nombre de morts sur les routes n'apparaît pas comme dépendante des radars, encore moins des différentes politiques menées. De plus cette baisse est bien plus importante que ce que nos chiffres laissent supposer si on ramène les statistiques au nombre d'automobilistes et de kilomètres parcourus et elle suit la même tendance chez nos voisins européens, qui n'ont pas forcément la même politique que la nôtre. Et si la baisse tant convoité était tout simplement due à des voitures plus sûres ? À des routes plus sûres ? Premier couac.

L'autre réflexion que l'on pourrait avoir, si nous suivons nos politiques, est que si la vitesse était respectée partout, il n'y aurait plus de mort, vu que leur but est le respect des limitations de vitesses partout, pour avoir un nombre de tués le plus proche de zéro. Donc la vitesse serait la seule cause de nos accidents mortels ? Depuis quand c'est bisounoursland dans les ministères ? Vous imaginez, si à chaque fois que vous allez chez le docteur, il ne vous soignait que votre fièvre :

Ah mais monsieur, cela fait parti de la nouvelle politique d'éradication des maladies mortelles en France. Si nous limitons toutes les fièvres pour faire retomber la température à 37°C, il n'y aura plus de mort par maladie en France.

Sérieusement ?

Poussons un peu plus loin, admettons que les gens respectent tous les limitations de vitesse. Un accident à 130 ? 110 ? Ce n'est pas potentiellement mortel ? Si... Bien baissons toutes les vitesses à 50 alors, soyons fou. Une voiture à 50 contre un piéton ce n'est pas potentiellement mortel ? Si... Mince que faire. Baisser à 30 ?

Autre simulation, admettons qu'il n'y a plus d'accidents mortels en France. C'est bon, vous pouvez rouler comme des connards partout, les accidents ne sont plus mortel grâce aux radars ! Ô Joie. Vous croyez que dans un pays en crise (ma bonne dame, oui c'est la crise), ça fait plaisir de se faire cartonner une voiture à 10 000€, 15 000€, 20 000€ et d'en perdre la moitié parce que mal remboursée.

Je ne comprends pas monsieur l'assureur, je ne suis pas en tord, ça fait 10 ans que je suis chez vous et j'ai toujours été assuré à 100%.

Ah mais monsieur l'assuré, soyez heureux, vous êtes en vie grâce aux radars ! Et nous vous remboursons votre voiture au juste prix du marché + 2 mois gratuits pour votre fidélité.

Sérieusement ?!

Alors oui les excès de vitesse sont facilement mesurables, oui il faut des sous pour les infrastructures routières et faire une nouvelle taxe moins bien déguisée aurait été plus catastrophique pour les précieux sondages. Mais tout de même... tant d'hypocrisie. Petite parenthèse, si l'état n'avait pas privatisé les réseaux autoroutiers, il aurait eu plus de sous dans la popoche pour entretenir le réseau routier, 10 milliards de perdu selon la Cour des Comptes, et pourquoi pas, mettre en place des stages de remise à niveau obligatoires, déployer une force de la route conséquente entre prévention et répression, rémunérée aussi par des amendes qui tapent dure comme aux U.S.A et au Canada, que sais-je encore...

Parce que ça aurait eu de la gueule une vraie politique de sécurité pour s'occuper des vrais causes des accidents routiers, et non plus seulement des symptômes. Rien que sur mon vécu personnel je peux vous en citer quelques unes, mais la liste est très loin d'être exhaustive :

  • l'incapacité : il y a des gens qui sont incapables de bien conduire et devraient sérieusement reprendre des cours tant ils sont dangereux, et pas seulement nos seniors.
  • la somnolence : oui, les voitures ne conduisent pas encore toutes seules.
  • alcool, drogue, médicament, ... : tout ce qui altère notre état et nous transforme en incapable de la conduite en fait.
  • l'irrespect : les gens trop macho, trop sûr d'eux, ou tout simplement con envers les autres.
  • l'inconscience : là c'est plus dur, mais avec de l'expérience on les repère.

Tous ses aspects entraînent facilement :

  • le zigzag : mais si vous savez, le gars qui est devant vous et que vous avez peur de doubler parce qu'il va vous foutre dans le fossé sinon ou qui vous double mais en vous arrachant la moitié de la voiture.
  • le non respect des distances : alors oui, appliquer à la lettre les distances de sécurité relève de l'utopie, surtout en 2x2 voies et plus. Mais de là à ne plus compter qu'en centimètres la distance entre vous et celui de devant et faire clignoter vos feux arrières comme une guirlande de Noël sous acide...
  • les contrôles : un des plus répandu avec les conséquences les plus direct, de mon expérience. Vous n'êtes pas seul sur cette foutue 2x2 voies, et non mettre votre clignotant pour vous insérer ou pour doubler ne vous donne pas magiquement la priorité !
  • la trajectoire tendue : souvent le même qui ne respecte pas les distances. Celui qui vous fait piler parce qu'il a bouffé la moitié de votre stop en arrivant face à vous, ou qui a coupé la moitié du rond point au dernier moment pour sortir, ou encore qui a pris son virage façon Sébastien Loeb sauf que vous étiez en face...
  • non respect du code de la route : pour résumer et surtout pour insister sur les stop et feux. Oui griller un feu rouge nuit dangereusement à votre santé.

Malheureusement pour contrôler tout ça et remettre les automobilistes dans le droit chemin, ça demande des efforts, beaucoup d'efforts, et des moyens, beaucoup de moyens. Mais en France on a des idées et peu de moyens, alors on reste cantonné à nos radars automatiques et nos discours hypocrites.